Mi-décembre

Pour commencer, depuis septembre, nous essayons tout deux de pouvoir nous adapter à notre nouveau mode de vie : une vie de couple et famille version vanille. 

C'est plus courant de pouvoir voir dans "notre monde" un couple vanille devenir un couple D/s ou BDSM et très rarement l'inverse. Et pourtant... 

J'ai eu du mal les premières semaines à me mettre en tête que dorénavant nous étions un couple vanille. 

Comment pouvoir du jour au lendemain se comporter et considérer son Maître comme un compagnon vanille ?? Comment lui pourra-t-il me considérer et se comporter avec moi comme une compagne vanille ?? 

Pour moi, naturellement, je ne peux pas passer du coq à l'âne comme ça. De ce fait, il y a quelques circonstances, pratiques, habitudes qui sont restées et qui vont restées je pense. 

C'est assez difficile pour moi de pouvoir "apprécier" ma liberté. 

Vu mon tempérament je devrais sauter de joie et pourtant non ! 

J'espère de tout coeur qu'on arrivera avec le temps à pouvoir continuer notre chemin main dans la main, nous soutenir mutuellement comme on a toujours tenté de le faire au mieux possible et qu'on arrivera à tourner la page. 

Depuis début décembre, j'ai pu voir un changement de comportement de sa part. J'en suis grandement étonnée. Je pourrais même dire surprise. 

J'ai pu le découvrir plus attentionné, plus à l'écoute, plus ouvert, plus détendu, plus affectueux, plus reconcentrer sur son rôle de Papa. 

Je vois bien que par moments, par son exigence naturelle, il prend beaucoup sur lui. 

Je ressens bien qu'il prend énormément sur lui de ne plus pouvoir tout diriger, tout contrôler. Il y a une certaine frustration mais faut son maximum pour pouvoir s'y adapter. 

A certains moments, de lui-même, il peut même me sortir "Bébé, tu n'es plus obligée d'avoir mon aval, tu fais ce que tu veux je te rappelle". 

Cette phrase spontanée démontre bien à quel point il peut se dépasser pour accepter le changement de situation et qu'il le prend en compte. Cela démontre aussi qu'il y a des attentions, des intentions que je peux faire de mon côté de façon aussi spontanée sans même m'en rendre compte. C'est dans des moments ainsi que je me permets de lui rappeler que notre changement de statut ne change en rien au fait que nous avons besoin de pouvoir toujours communiquer, échanger, connaître les avis de l'un et de l'autre. 

Oui, en effet, si je voudrais, je pourrais très bien abusée de notre nouveau mode de vie. Je pourrais faire ma dictatrice comme j'ai déjà pu le faire dans mes anciennes relations vanilles avant de "le" connaître (ndlr : machinalement j'appelle écrire "avant de connaître Maître...), de pouvoir m'imposer d'avantage et être d'avantage égoïste. 

Quel intérêt ??? Aucun !! 

Comme le dit si bien la publicité connue : "ça c'était avant". 

J'ignore si c'est positif ou pas mais de sûr oui j'ai changé. Je me sens plus à l'aise, je me sens plus en accord avec moi-même, je me sens bien, je me sens épanouie à ses côtés, je me sens écoutée, voir même par moments comprise (même si des fois ça prend plus de temps que je ne le souhaiterais, sourires). 

Depuis que nos chemins se sont croisés, si y'a bien une chose de sûre est que je ne regrette en rien de l'avoir rencontrer, nos vécus communs passés ces trois dernières années, autant les mauvais que les bons moments et que cela continue encore aujourd'hui. 

Je suis très chanceuse et j'en suis bel et bien consciente. 

De mon côté, je fais également des efforts. 

Quand je remarque qu'il a besoin de solitude ou de "se renfermer", même si je n'aime pas ça, je fais en sorte de pouvoir le laisser tranquille. J'essaye de lui montrer que je suis toujours présente, toujours à ses côtés quoiqu'il en soit tout en évitant de pouvoir "l'étouffer". Je lui fais comprendre que s'il a envie de pouvoir parler, je suis toujours à son écoute, à notre écoute. 

Au fur et à mesure, je peux prendre consciente tout ce qu'il a pu faire pour nous, pour moi au cours de ces dernières années. J'arrive à pouvoir prendre un peu de recul. Ce n'est pas sans conséquence car par moments je ressens un peu d'amertume mais c'est ainsi. A moi maintenant d'assumer concrètement ce fameux choix. 

Je n'aurais jamais pensé avant que cela arrive à vivre notre couple en version "vanille". Certaines de ses exigences étaient difficiles à pouvoir approuver, appliquer et tenir mais pour la plupart d'entre elles, j'y suis presque arrivée et certaines sont restées. 

Je ne peux cacher que la D/s me manque. Je mentirais si je dirais le contraire. Ce n'est pas forcément la D/s qui me manque mais sa prise en main. En Dom, c'est quelqu'un d'exigeant, d'intransigeant, strict... Ce qui pouvait m'oppresser par rapport à mon tempérament et ma personnalité car même soumise, je restais moi-même pour autant bien entendu. A l'heure actuel, oui ça peut me manquer aussi. Peut-être que je m'y suis trop habituée au fil du temps sans même m'en rendre compte. 

Je ne vais pas me morfondre, je ne vais pas baisser les bras. Peut-être que c'est comme le tabagisme : il faut certainement un temps de sevrage ?? Qui sait ?? 

En parlant de sevrage, j'ai décidé de me battre pour me convaincre d'arrêter de fumer. 

Je suis bien consciente qu'il faut que je le fasse pour moi avant tout. 

Cela me permettrait de pouvoir faire des économies et nous offrir d'autres petits plaisirs. Cela me permettrait de pouvoir me sentir moins dépendante à contre coeur. Actuellement, il est vrai que psychologiquement parlant, oui ça me fait du bien de pouvoir fumer une cigarette mais je prends conscience profondément de sa dépendance et là ça me pose souci : ça me plait beaucoup moins !!! 

Il faut que je trouve un moyen pour pouvoir réussir à arrêter !! Il faut que je trouve un moyen de trouver la motivation d'arrêter !!! 

Impossible de pouvoir lui en parler car je vais encore et encore entendre le même refrain "Tu sais très bien ce que je pense de la cigarette et tout ce qui s'en suit". Tu connais mon avis et mes visions. On a pu en parler longuement, à plusieurs reprises et tu as toujours continué de fumer. J'ai pû même essayer de t'aider à arrêter de fumer en tant que Dom et tu n'y ai pas arrivé. Tu as ralenti à plusieurs reprises, tu as arrêtés à plusieurs reprises mais tu as replongé pour autant. Pourquoi maintenant je te croirais ? Pourquoi maintenant tu y arriverais ?". 

C'est assez démoralisateur mais c'est ainsi. Je sais comment il fonctionne : il m'a saisi la main, je n'ai pas su la saisir à ce moment là, dorénavant à moi de me battre toute seule. Je sais que je ne pourrais compter que sur moi-même. Je ne pourrais pas compter sur son soutien. Il ne sait pas soutenir les gens, il ne sait pas être emphatique. Je sais bien que l'empathie peut paraître hypocrite mais aussi hypocrite que ça puisse paraître, je suis convaincue que dans ce cas de circonstance c'est nécessaire. Je ne peux pas compter non plus sur mes proches. Si c'est pour entendre "wahou, ça fait combien de fois que tu essayes ? Tu es sûre d'y arriver ? Arrff, tu vas pas tenir le choc sur la continuité, ça va être que passager". Non non et non !!! Je ferais alors cavalier seule !!!

Par une ancienne connaissance à travers un tchat, j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis achetée, sous ses conseils le bouquin "La méthode simple pour en finir avec la cigarette" d'Allen Carr. 

Je n'ai pas l'intention d'y aller brutalement. je me suis dit que j'allais continuer de fumer le temps de lire cet ouvrage mais je me suis promis d'arrêter complètement dès que je l'aurais terminé. 

A peine commencé les premiers chapitres, je découvre que l'auteur nous conseille vivement de ne pas arrêter subitement sous prétexte qu'on a acheté ce livre mais que cela se fera naturellement à la fin de la lecture si nous sommes réceptifs à sa méthode. 

Pour l'instant, je n'ai pas encore terminé. J'en suis même pas à la moitié car j'ai eu des circonstances de la vie quotidienne qui m'ont empêché de pouvoir m'y consacrer d'avantage. Cependant, il est vrai que jusqu'à lors, je n'ai rien appris. Tout ce qu'il dit, je connais déjà. Je pense que cela vient du fait que je sois lucide et de mes nombreuses tentatives d'arrêter auparavant. 

Je suis plutôt contente de moi quand-même car depuis que je l'ai commencé, j'ai bien réduit ma consommation. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu'au moment où je me rends à la cuisine (le seul endroit hormis l'extérieur, où je suis autorisée à fumer), que j'ouvre la fenêtre machinalement, j'ai quelques passages, quelques interventions de l'auteur qui me reviennent en tête. Cela démontre bien que c'est très psychologique. Résultat, je souffle un bon coup, je referme la fenêtre, je sors de la cuisine et je me trouve une activité à faire : il faut que je m'occupe. 

Son retour depuis début décembre pour ses congés de Noël, m'ont permis de tenir aussi. Je sais qu'il ne supporte pas que je fume, encore moins en sa présence. Je tente au mieux de respecter aussi ses préférences et ça m'aide. Bien sûr, à certains moments, le manque de nicotine se fait ressentir. Je lutte mais je finis toujours par craquer à un moment donné pour éviter que je sois sur les nerfs, plus que je ne peux l'être en temps normal. C'est pas en ma faveur d'être de nature stressée... 

A ma grande surprise, il a pu me faire la remarque de ma baisse de consommation. Je sais bien que ça ne suffit pas pour lui, bien sûr. En revanche, c'est une mini victoire quand-même et d'une certaine façon ça m'encourage à continuer.

Il faut vraiment que je trouve le temps et la motivation à poursuivre le livre et de façon aussi assidue qu'au début !!! 

Aller, on y croit. Objectif : réussir à arrêter de fumer avant fin janvier 2014 !!!