Re... démarrage sur le chapeau de roue...

Et oui, après deux ans et demi d'absence, notamment suite à mon congé parental, on a fait le choix à une reprise anticipée. 

Je dis bien dit "on", car c'est un choix après de longues discussions entre mon compagnon et moi-même par rapport aux évènements de notre vie privée. 

Reprendre mon activité, mon poste de travail veut dire qu'il va falloir que je prenne une certaine distance avec notre foyer. 

Ca veut dire qu'il faut que j'apprenne et que je sache laisser prise à l'organisation de notre "chez nous". 

Bien entendu, avant ce changement, je gérais seule "la maison". Autant les tâches ménagères que les enfants, sauf au cours des weeks-ends ou vacances concernant "ses" retours à nos côtés. Ce qui me laissait une grande liberté dans la gestion (sauf financière).

Là, ça va être un changement radical : il va falloir que je laisse les clés... à mon "zhomme"qui reprend le relais à la maison et inversement, moi qui vais au travail. 

J'ai confiance en lui, ça c'est certain. Aucun doute là dessus. 

Mon souci est juste que forcément, on a pas la même façon de pouvoir gérer et appliquer les tâches et activités dans l'ensemble. 

Je ne suis plus sa soumise mais indirectement, il va falloir quand-même que je me soumette à sa façon de faire notamment en rentrant, à la fin de mes journées. 

Difficile, du jour au lendemain, de devoir lâcher prise comme ça, de devoir se détacher d'une certaine façon et de se plier à sa façon. Etant son ancienne soumise, je devrais pourtant y avoir été habitué : mais disons que c'est différent. Justement, du fait que là, je ne suis plus sa soumise mais que pour le bien de tous, je vais quand-même devoir agir comme si. 

Je sais très bien d'avance que si j'ai le malheur de pouvoir le reprendre sur telle ou telle chose, qu'il vaut mieux faire comme ça ou comme ça, il va mal le prendre, va le prendre comme un manque de confiance, va être vexé et ça va aller droit à  la dispute. 

Je n'aime pas les conflits. Encore moins avec mon "zhomme" !!! 

Moralement parlant, c'est assez difficile concernant l'ordre privé et c'est la seule personne qui puissent me comprendre et me soutenir au quotidien, c'est pas le moment de m'éloigner d'une façon ou d'une autre... 

J'ai donc repris le travail depuis le début de cette semaine. 

Même si je me sentais prête et adepte à pouvoir reprendre mon poste (enfin presque...) cela allait me demander de devoir me réadapter psychologiquement, me remettre dans le bain comme on peut dire. 

Cela veut dire de devoir me réhabituer à me lever plus tôt le matin sans exception, partir le matin pour ne rentrer qu'en fin d'après-midi (ou le soir en fonction de mes horaires), devoir manger sur place, préparer mes repas la veille, me concentrer sur ma fonction toute la journée pour pouvoir être à la hauteur, pouvoir me réintégrer au sein de l'équipe, pouvoir ne pas perdre confiance en moi malgré tout ces mois d'absence. 

Pour une reprise... ça n'a pas fait semblant ! 

Vu que je suis cash et franche (voir un peu trop), j'ai déjà commencé par, gentillement, faire remarquer à la RH qu'elle m'avait un peu zappé avant de partir en congés une semaine : elle aurait dû me contacter pour m'informer de mon planning/mes horaires et elle ne l'a pas fait. C'est moi qui ai dû appelé le site pour pouvoir avoir les informations nécessaires (j'ai pas du tout apprécier... je crois qu'elle a dû le comprendre). 

Vu que deux ans et demi d'absence au sein d'une entreprise, c'est quand-même pas mal, j'étais prévue en "formation" pour pouvoir me réintégrer, comme une petite piqûre de rappel pour ce dont j'avais déjà à mon actif plus me former sur ce que j'appellerais "les nouveautés". Pour cela, j'ai passé la journée en binôme avec une collègue comme si c'était mon coach. J'ai eu de la chance de pouvoir tomber sur une collègue avec qui je m'entends bien. Cela m'a permis de pouvoir commencer avec une bonne ambiance et plus décontractée. 

A peine quelques heures de reprise, on me propose déjà de faire partie de l'équipe en formation prévue le lendemain pour une nouvelle opération et formation faite par le client. Sur le coup, surprise qu'on me propose cela aussi rapidement, je leur ai demandé "pourquoi moi... que je viens à peine de reprendre et que je ne suis même pas formée complètement sur la "formation de reprise". En déviant la réponse, sans me répondre pour autant. Je connais très bien leur fonctionnement (ce n'est que le lendemain que j'ai appris que finalement ils m'avaient choisie pour remplacer une autre collègue prévue dessus car il compte sur ma facilité d'adaptation et de compréhension pour gagner en efficacité). 

J'ai pas apprécié de servir de "remplaçante" mais je ne vais pas cracher dessus car ça me fait gagner en expérience et me rend plus active que d'être en "simple formation". 

Le surlendemain de ma reprise, après ma nouvelle formation, j'en reviens à ma "formation de reprise" et devait retourner en bînome pour cela avec une autre collègue. En parallèle, je me faisais mon petit mémo pour pouvoir être plus efficace sur la nouvelle opé qui normalement commencera officiellement vendredi... 

Ce n'est que dans l'après-midi, que j'ai pu être de nouveau réellement active concrètement ! Enfin !!! Et encore, ce n'est pas venue tout seul : il a fallu que ça soit moi qui me propose, qui prenne l'initiative de leur venir en aide pour un ptit coup de pouce mais que pour cela il fallait qu'ils se débrouillent pour pouvoir me donner à nouveau certains accès informatique sinon ça serait mission impossible. Là, bizarrement en même pas dix minutes, ils ont réussis à pouvoir se débrouiller... Je me suis fait un plaisir de leur dire, gentillement, que quand ils veulent vraiment : ils peuvent... 

Bref, me revoilà concrètement en poste et seule, sur ce coup... On se connecte sur toutes les applications dont j'ai besoin, on souffle un bon coup, on prend une grande inspiration et hop c'est repartie. J'étais bien lancée et à mon aise, c'est alors que trois quart d'heures après on me demande en débriefing pour quelques minutes... Cela m'a pris un peu de temps car j'étais coupée dans mon élan et ne me souvenait plus comment pouvoir arrêter certaines procédures pour me mettre en temps de pause. Une fois réussie, le débriefing avec un de mes sups, certaines collègues intérim a pu se faire : là on nous annonce qu'une nouvelle "opé" imprévue est programmée pour la semaine prochaine et qu'on fait partie des employés prévues pour celle-ci. Qui dit "nouvelle opé", dit "nouvelle formation"... Bingo, formation prévue pour lundi. 

Conclusion : en seulement trois jours après près de trois ans d'absence, on me programme déjà sur deux nouvelles opérations en cours en plus de ce qui était prévue lors de ma reprise... Et encore, même si aujourd'hui, c'est férié (jeudi 8 mai) (du moins hier... vu l'heure), la semaine n'est pas finie, il reste encore demain... 

Franchement, pour une reprise suite à un congé parental, sur ce coup là, ils ont fait fort ! 

Ils comptent sûrement sur mes atouts professionnels (ma facilité d'adaptation et ma conscience professionnelle, une certaine rigueur) mais là, ça fait quand-même beaucoup d'un coup !!! 

Je ne m'en fait pas plus que ça : je fais et ferais au mieux possible. Ils oublient que je reste humaine : je ne suis pas une machine ni un disque dur ! 

La semaine n'est pas terminée qu'elle a déjà été bien mouvementée !!! 

Entre le fait de pouvoir me réhabituer à un rythme bien régulier tous les jours, ne pas pouvoir gérer mon temps comme bon me semble, me réadapter et réintégrer professionnellement parlant du jour au lendemain (heureusement que je me suis quand-même plus ou moins préparée psychologiquement au moins trois semaines avant), accepter de devoir lâcher prise totalement au sein de notre foyer une fois rentrée après ma journée professionnelle... Heu, ça fait quand-même lourd d'un coup. 

Je sais très bien qu'au final, ce qui puisse être le plus difficile pour moi est de devoir accepter et que oui, je peux me sentir mieux ayant repris mon activité professionnelle, me ressentir enfin "utile" et ne plus avoir ce ressenti de "conchitta" à rester à la maison mais paradoxalement devoir aussi accepter à lâcher prise et m'adapter à une autre façon de gérer les choses à la maison puisque maintenant, pour un certain temps, c'est mon "zhomme" qui va s'occuper de ça... 

Je m'y attendais à ce que ce chamboulement serait perturbant... Y'a plus qu'à faire avec maintenant et y croire...