Le mercredi est censé être le jour où Maître m'accorde du temps pour pouvoir dialoguer.
En début de soirée, j'étais ravie de cette soirée. J'étais ravie de pouvoir profiter à son juste titre de ce temps libre pour pouvoir échanger avec Maître. Je comptais notamment parler de sa journée, pourquoi pas de la mienne, de ce blog et tenter de parler du dernier week-end des vacances de Maître.
A mon grand désespoir, rien de c'est passer comme je l'aurais souhaité. De toutes façons, ces derniers temps, rien de ce que je souhaite ne se passe, pourquoi ça serait arriver cette fois çi au fond ??
On a parlé d'un sujet banal, de notre vie quotidienne et avant même que cette discussion me fasse hésiter à parler ce soir d'un sujet qui me pose souci, je n'ai pas eu le temps de dire "ouf" que Maître a démarré au quart de tour.
Il a fallu beaucoup d'efforts de ma part pour que je prenne sur moi, pour que je puisse ne pas m'emporter,pour que je mesure mes paroles afin qu'un mot ne soit pas plus haut qu'un autre tout en restant à ma place et que nous continuons à dialoguer, échanger, nous entendre, tenter de nous comprendre. Malgré qu'il ne se l'avoue pas et ne se l'avouera jamais, Maître est quelqu'un de très susceptible, encore plus quand il endosse son rôle de Maître complètement.
Difficile de pouvoir rester à ma place avec mon tempérament. Difficile de pouvoir me faire comprendre pour éviter tout incompréhension de la part de Maître. C'est difficile car c'est impossible de pouvoir finir mes phrases : que ça soit de vives voix, au téléphone ou via la messagerie, il n'arrive pas à pouvoir écouter jusqu'au bout quand il se sent en tort ou quand il a l'impression de perdre la main d'une façon ou d'une autre. Tout comme dans 50 nuances : "Mr je contrôle tout" est de retour en force.
Cela fait partie de sa personnalité et bien entendu de son rôle aussi, je le conçois bien mais difficile à pouvoir supporter de manière positive à la longue. Ce qui rend impossible de commencer et finir un sujet de discussion sans en dévier sur un autre et ainsi de suite.
Hormis ce soir, il est très rare que je n'appréhende pas ces fameuses soirées de discussions. Je me dis toujours "qu'est ce que tu vas encore dire de travers qu'il va le faire démarrer au quart de tour et tu vas t'en prendre plein la face pour pas grand chose ?". Sauf ce soir. Ce soir, j'étais sereine. J
J'étais sereine certes parce que dans l'ensemble, j'avais passé une bonne journée mais surtout parce qu'au fond, je me suis dit que ça servait à rien de stresser, que je devais prendre sur moi pour me laisser aller au gré de l'humeur de Maître. Bien entendu, j'espèrais fortement qu'il ne se force pas à se disposer à dialoguer.
Pourtant c'est l'impression qu'il m'a donné une fois de plus ce soir. Chaque fois qu'on arrive à ces soirées pour discuter, j'en ressens la sensation comme s'il se forçait.
Notre discussion s'est terminée justement là-dessus. Nous avions parlés dernièrement qu'il n'accordait pas assez de temps à la discussion, aux échanges, que je me sentais incomprise et vice-versa du fait qu'on ne se parlait pas assez. De ce fait, au final, il a décidé de pouvoir nous accorder deux soirées dans la semaine (le mercredi et le samedi) à pouvoir échanger "librement".
A mon sens, je trouve aberrant de cibler quelques heures dans une semaine pour pouvoir communiquer ouvertement. C'est comme si je devais prendre rendez-vous pour être sûr que Maître soit à l'écoute (sans pour autant être sûre qu'il soit totalement disponible mentalement pour ça). En théorie, oui mais en pratique, c'est tout autre... Je trouve hallucinant de devoir trouver des plages horaires pour pouvoir échanger. Est-ce humain de devoir planifier du temps pour pouvoir parler ???
Je sais bien que Maître n'est pas du genre à être tout le temps disponible à pouvoir discuter. Je sais bien que par rapport à nos rôles, pour lui, ça serait synonyme de se rabaisser à se justifier. Est-ce que pouvoir parler ouvertement est synonyme de se justifier ??? Je ne le pense pas. Mais bon...
Comment on peut arriver à pouvoir se comprendre si on arrive pas à pouvoir échanger sur les sujets "problèmatiques" en les traitant les uns après les autres au moment où ça se passe ? Comment on peut résoudre des "soucis" en les traitant des semaines, des mois après, alors qu'entre temps de l'eau est passée sous les ponts, que les ressentis sont totalement différents et que d'autres "soucis" se sont rajoutés ???
Ne serais-ce pas plus logique et humain de pouvoir traiter un souci à la fois ? N'est-il pas logique de pouvoir penser que chaque chose à son temps ?
Il faut croire que non. Maître m'a très bien fait comprendre que pouvoir devenir humain, tout bonnement, ne faisait pas partie de ses besoins. Il m'a très bien fait comprendre qu'il préférait à ce que je devienne une machine : à ce qu'il puisse parler ouvertement comme bon lui semble.
C'est très imagé ce que je vais dire mais exactement mon ressenti : dorénavant, il va falloir que j'accumule tout nos soucis, que je puisse tous les mémoriser et les ressortir quand Maître appuiera sur le bouton d'activation de "libre parole".
Il souhaite que je devienne un robot. Bien : que sa volonté soit exaucée ! Il faudra juste qu'il puisse complètement l'assumer et accepter à son tour que je sois froide.
Justement, j'ai pu être froide auparavant en respectant au mieux de mon possible ses préférences de ne pas parler ouvertement (ce que lui appelle "parler librement"). En étant froide, qui traduisait ses attentes, paradoxalement, je me renfermais sur moi-même et donc moins ouverte à me soumettre tout simplement, moins ouverte à me soumettre aveuglement comme le voudrais Maître malgré mon envie plus que tout de vouloir le satisfaire.
Cette froideur m'a value bien du mal ! Ca m'a value ma pseudo liberté. Ca m'a value le début de dépression de Maître. Ca m'a value le fait que tout Deux nous avions baissé les bras et qu'on y croyait plus. Ca m'a value que Maître me délaissait dans notre relation D/s ne savant plus comment s'y prendre pour que je puisse de nouveau prendre confiance autant en moi qu'en lui. Ca m'a value le fait que j'ai failli tout lâcher, tout arrêter, tout abandonner... Ca nous a value tant de souffrance...
En respectant les volontés de Maître, je balançais sur l'ancien blog tout ce que je ne pouvais pas échanger avec Lui. Tout ce qui ne pouvait pas entendre. Tout ce qui ne voulait pas entendre. On le voit très bien dans les derniers articles : ils ne sont que traduction de frustration, souffrance, mal-être.
J'ai longuement hésité à reprendre ce nouveau blog. Pourquoi ? Tout simplement parce que justement, je ne voulais surtout pas que ce nouveau ressemble à l'ancien. Je ne voulais pas que ce nouveau devienne également un espèce de punshing-ball contre Maître. Ce n'était pas du tout mon but. Je comptais qu'avec ce nouveau blog, je puisse au contraire, me libérer de mes ressentis de manière très légère, naturelle et spontanée. Je comptais pouvoir transcrire beaucoup plus mes joies que mes peines contrairement à l'autre blog ce qui était signification pour moi d'une marque d'une page tournée : d'une évolution.
D'après notre discussion de ce soir, il faut croire que ce ne sont pas les attentes de Maître. Il faut croire que Maître préfère que je fasse comme avant : que je reste dans le silence, que je m'ouvre psychologiquement uniquement quand lui se sent prêt, uniquement quand lui ait envie de parler (sauf qu'il est très rare que Maître est envie d'échanger proprement dit, que ça vienne de manière spontané) et que je me serve à nouveau du blog comme défouloir.
Comment je peux tourner la page et en ouvrir une autre s'il faut que je fasse comme avant ? Comment je peux me sentir épanouie et légère, si je dois restée aussi froide comme avant ? Comment je peux me sentir à ma place sans je suis autant méchante envers Maître dans le blog ? Comment je peux rester ouverte, comment je peux garder l'espoir de pouvoir me soumettre aveuglément si je dois me renfermer ?
Maître va encore dire que je ne lui fait pas confiance, que je ne lui fait pas assez confiance mais il ne se rend pas compte qu'au final, ce qu'il me demande là maintenant, après cette discussion, que ce qu'il souhaite, c'est le résumé de faire trois pas en arrière au lieu d'avancer. Lui qui me dit tant de fois qu'il ne faut pas vivre dans le passé, passer à autre chose, voir de l'avant ! Comment peut-il me demander cela ?
Bien, c'est son souhait. Il souhaite que je garde mes distances, que je reste à ma place, que je me réduits au silence pour que lui puisse se sentir rester à sa place. Parfait ! Je vais me réduire au silence et faire part de mes ressentis au moment où j'en aurais envie d'en parler uniquement dans ce blog...
Je vais faire au mieux pour prendre sur moi, pour ne pas en souffrir (même si ce n'est déjà fait). Il est certain que cela ne sera pas sans conséquence et il faudra qu'il assume pleinement sans s'en prendre après moi comme anti-stress...
Moi qui avait donné tant d'espoirs et qui me faisait une joie de pouvoir eu le courage et la force d'ouvrir ce nouveau blog, me voilà une nouvelle fois déçue et pris à mon propre piège : tout se retourne contre moi. Moi qui pensait que j'allais pouvoir enfin écrire un blog joyeux, un blog sympa à lire, plaisant (pourquoi pas)... Vu notre dialogue et les attentes de Maître, il faut croire qu'il n'en sera plus négatif que positif.
Comment veux-il que j'arrive à ne pas être pessismiste ? Comment veut-il que j'arrive à redevenir sans coeur, sans pitié... ??
Une fois de plus, je me retrouve dans la totale incompréhension, une nouvelle fois que je ne me sens pas écoutée. Comme il le dit souvent : on ne va pas inverser les rôles. Il le souhaite et je suis là uniquement pour le satisfaire et rien d'autre. Il souhaite que je sois un pantin robotisé....
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