samedi 14 février 2015

Je déteste la St Valentin... et ça va pas s'arranger...

Pour tout deux, le week-end a été un des plus agréable. 
J'avais toujours cette crainte d'avoir pu le décevoir à un moment ou à un autre. 
Par rapport à nos échanges de la semaine, apparemment non, ce ne fut pas le cas. 
Cela a pu me rassurer même si j'ai mis du temps à en prendre conscience. 

Tout s'est bien passé, voir un peu trop... 
Il y avait quelque chose qui clochait pour moi : rien est parfait dans la vie et pourtant il ne me trouvait aucun défaut pendant ces séances. 
J'ai commencé à me remettre en question : je n'avais pas ce ressenti pour rien mais pourquoi ? Qu'est-ce qui n'allait pas ? 

Notre avantage est qu'on échangeait beaucoup. On se parlait bien, on communiquait bien. C'était appréciable et même efficace, au tant pour lui que pour moi. 
Ca nous permettait de pouvoir mieux évoluer. 
Ce qui m'inquiétait était qu'il ne ressentait pas le besoin de se remettre en question ou nous remettre en question concernant cette première vue. 
Il comptait juste pouvoir améliorer tout ce qui concernait le bondage. Certes, ça reste une bonne chose, au fond, je peux pas le nier. 

Cependant, petit bé-mol que j'avais ressenti : selon nos échanges, nos discussions, j'ai eu l'impression qu'il tombait amoureux mais n'osait pas me le dire. Peut-être ne voulait il pas se l'avouer ? 
Ce n'était que des suppositions de ma part. Je ne pouvais rien confirmer n'ayant aucune "preuve" concrète. 
Un peu délicat pour moi : comment aborder ce sujet avec ma personne Dom ? Comment pouvoir amortir la suggestion alors que cela ne faisait même pas quelques mois que la prise en main était présente ? Est-ce que c'est moi qui fabulait ? Est-ce que j'exagerais par prévention ?
Oui, je sais, normalement, cela ne fait pas partie de mon rôle de me soucier de tout ça et d'y remédier mais c'était plus fort que moi. 

Notre relation D/s était une relation en parallèle de ma vie familiale vanille : je ne pouvais pas me permettre de le laisser tomber amoureux si toutefois c'était le cas. 
Lors de la prise en main, on s'était bien mis d'accord là-dessus : impossible de se permettre d'avoir des sentiments amoureux, autant pour lui, que pour moi. 
Je suis en couple. Tout n'est pas parfait mais je suis bien et heureuse dans ma vie vanille. 
Il avait accepté cela dès le début. Il était d'accord de veiller, faire attention à rester uniquement dans la relation D/s et ne pas mêler ma vie privée à cela, de près ou de loin. Jusque là, il y arrivait très bien. D'ailleurs, j'en étais étonnée car j'étais bien consciente que cela n'était pas une chose facile. 
Je pense que le fait que tout deux nous avons fait des efforts sur nos disponibilités, cela a été une solution. 

Mon compagnon sait très bien que je déteste la St Valentin : pour moi c'est une fête commerciale parmi tant d'autres et je trouve complètement stupide d'attendre un jour dans l'année pour démontrer notre amour à la personne que l'on aime, à qui on tient...
Un peu avant Noël, je me souviens que j'en avais vaguement parlé aussi à mon Dom. 

Nous sommes le 14 février, le jour de la St Valentin. 
Nous commençons à échanger quelques mots sur skype, comme à notre habitude. Jusque là, tout va bien. J'en avais même oublié mes doutes sur ses sentiments à mon égard. 
A vrai dire, j'avais même oublié qu'on était la St Valentin n'y accordant pas plus d'importance. Pour moi, c'est un jour commun. 
Tout se passait bien jusqu'à ce qu'il décide de me parler de me faire un petit cadeau en ce jour. 
J'avoue que j'ai démarré un peu au quart de tour mais nous avons alors discuté à ce sujet. 

Tout en ignorant la nature de ce "cadeau" sur le coup, je lui ai dit mes pensées sur cette intention. 
Logiquement, la St Valentin, commerciale ou non, c'est la fête des amoureux, de deux personnes qui s'aiment, qui ont des sentiments très forts pour l'une d'entre elles et qui ressent le besoin de témoigner de son amour pour elle ou pour lui. 
Au cours de la discussion, sur cette remarque, il avoua que sur le fond, j'avais raison. 
C'est ainsi que j'ai réussi à lui faire avouer qu'il avait des sentiments forts cachés me concernant. 
Je me suis un peu emportée en lui disant qu'il aurait pu en parler avant, qu'on aurait pu trouver une solution plus tôt au lieu d'attendre, d'attendre que ses sentiments s'accroissent et rendent la situation encore plus difficile d'un coup. 
J'étais tellement énervée que je ne me suis pas rendu compte de suite qu'en fait, je faisais un dialogue à sens unique : en résumé, je parlais seule, il avait pas le temps d'en placer une. Oui, je sais : je manquais à mon rôle et ne restais pas à ma place mais à ce moment là, j'en étais pas consciente encore. 
Tellement sur les nerfs, j'ai préféré prendre congés un moment. 
J'ai dû prendre quelques heures pour pouvoir me calmer, me remettre en question, essayer de trouver une solution ou l'aider à trouver une solution ? 

Pouvais-je laisser passer ? Pouvais-je me dire qu'il allait se raisonner et faire en sorte d'oublier ses sentiments ? Pouvais-je me dire que de laisser ses sentiments n'allait pas affecter l'évolution du suivi ? 
Serais-je sans coeur en devant couper court suite à la découverte de ses sentiments ? Devais-je nous donner encore quelques jours, quelques semaines ? ... 
Tant de questions qui se bousculaient en peu de temps... Je commençais à être perdue : il fallait vite que je prenne un minimum de recul pour que la raison reprenne le dessus. C'est pas le moment de se laisser attendrir. 

Après quelques heures de réflexion, pour certains ça fera peu, mais je ne pouvais pas me permettre de tarder, j'ai réussi à faire un choix. 
Un peu plus calme, je suis retournée discuter et lui ai fait part de ma réflexion, mes questions. 
Je lui ai posé la question si je pouvais lui faire confiance à mettre entre parenthèse les sentiments pour peu à peu les oublier et mettre en avant le suivi D/s : grand silence. J'ai tenté d'y venir autrement en l'interrogeant sur la durée de ses sentiments : est-ce que mes suppositions étaient juste ou non ? Inconsciemment, j'avais raison, je le savais mais je ne voulais pas me l'avouer. Sûrement que je voulais encore y croire.  
En parlant calmement, il m'a fait comprendre que je ne m'étais pas trompée et étant plus sentimentale que moi, il aurait beaucoup de difficulté à vouloir oublier ses sentiments. 
Ce n'était plus "le Dom" qui parlait mais bel et bien "l'homme". Au fond, c'était touchant, bien entendu. 
On ne pouvait pas se le permette. J'ai connu avoir un suivi/éducation mené, aveuglé par les sentiments. Je sais ce que ça peut donner. Hors de question de reconnaître ça. 
Sans compter que je n'avais aucune intention de le faire souffrir et je savais que si j'attendais encore, l'inévitable serait survenu malgré moi. 
Bien entendu, le mal est déjà fait, j'en suis consciente mais justement, la raison m'a fait pensé qu'il était temps d'éviter de remettre de l'huile sur le feu, d'éviter de le faire souffrir d'avantage en tenant compte qu'il n'y aucune réciprocité. 

Cela n'a pas été facile pour moi de lui annoncer que je préférais en rester là avec les raisons expliquées pour qu'il puisse me comprendre et avoir aucune ambiguité. 
Tout se passait bien, tout se déroulait, tout était appréciable... Quelques semaines, quelques mois, je dirais juste agréable voir même magique et je le remercierais jamais assez pour ça quoiqu'il en soit. 
Je savais que j'allais avoir besoin de temps de mon côté pour accepter cette déception supplémentaire, d'y avoir encore cru pour aboutir à un échec supplémentaire. Je savais aussi qu'il allait souffrir de ma préférence mais étant une personne raisonnable, il allait la respecter et savait qu'au fond je n'avais pas tort... 

Quoiqu'il en soit, je ne regrette rien. Je ne regrette pas d'avoir fait sa connaissance, tout ce qui a pu se passer entre nous, notre week-end (génial). 
Je regrette juste de n'avoir pas ouvert les yeux avant, de n'avoir pas pu réagir avant pour éviter qu'il tombe amoureux... 

Encore merci à lui, à Vous...  Vous qui vous reconnaîtrez si vous lisez cet article

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